Gilbert Weckerlé - Designer
Si le design du meuble demeure la partie la plus importante de son activité, Gilbert Weckerlé réalise des créations où interviennent d’autres matériaux comme le fer forgé et le bronze avec notamment la création d’enseignes. Il dessine également pour le tissu d’ameublement et crée packagings et logos. Quant à décrire ses créations, c’est lui qui le fait le mieux en se qualifiant » d’irrespectueux du style « .
Il se plaît à bousculer les styles existants, dont il s’inspire, pour inventer des meubles qui ont l’air anciens mais sont impossibles à intégrer dans une famille définie. Comme il le dit lui-même : » mes créations sortent d’un siècle qui n’a pas existé « . Entre la copie d’ancien et le meuble dit moderne ou contemporain, il croit en une troisième voie, une alternative de créativité qui perpétue le savoir-faire séculaire du travail du bois et du meuble.
S’ils ne s’enferment pas dans une référence stricte, les meubles dessinés par Gilbert Weckerlé ont toutefois la richesse de la copie d’ancien avec, comme point de départ, le désir de séduire de manière durable, une volonté de se relier à l’histoire, aux générations passées et à venir. » Le jetable n’a pas sa place dans le meuble car le mobilier fait partie de nous-même « , aime-t-il à dire. Ses meubles revendiquent le travail soigné : bois bien travaillé, assemblage précis et qualité jusqu’au plus petit détail comme l’utilisation du jeu de lumière sur les moulures ou en marqueterie. Les styles qui l’inspirent le plus : le Directoire, l’Empire, le style Retour d’Egypte…
Il tourne délibérément le dos au Louis-Philippe » trop galvaudé » à son avis recherchant plutôt une légère sophistication. L’essence reine est pour lui le merisier. Dans sa démarche de la création, Gilbert Weckerlé ne fait pas de concession, c’est un artiste qu’il crée déclarant : » Je dessine ce que je voudrais avoir chez moi « , tout en souhaitant éviter le biais de l’élitisme : » Je suis contre la pièce unique. Je souhaite que les meubles que je dessine puissent être acquis par tous « .
Gilbert Weckerlé se sent même une responsabilité vis-à-vis de la transmission de ce savoir-faire dont il est l’un des dépositaires : » Les gens qui font le même métier que moi sont très peu nombreux. Nous sommes tout au plus 4 ou 5 actuellement. J’aimerais arriver à intéresser des jeunes -que je suis prêt à former à ma profession où il y a un travail considérable à faire. Si ces métiers cessent d’exister, c’est un savoir-faire qui va se perdre « .